Bandeau Xylak
Bandeau NAUVAT
Bandeau arc-en-ciel
    Brimborions
     xylakaviens
fbbb aaag
xylak.net


Oyiwen ed tanemert_______Page mise à jour le 11 mars 2018 vers 23h30 TUC    

  

Cette page contient la traduction de deux courriers de Joseph Smith datant de 1832 :


A} la lettre envoyée de Greenville (Indiana) le 6 juin à son épouse Emma,

B} la lettre envoyée de Hiram (Ohio) le 31 juillet à William W. Phelps.

 

A} Lettre du 6 juin 1832 à Emma Hale Smith

  

La traduction se présente sous deux formes successives.

  1. Une sorte de fac-similé essayant de conserver divers traits du document original : mots supprimés ou ajoutés, orthographe particulière, quasi absence de ponctuation, disposition en pages et en lignes ; par contre, le texte utilise une police unique (Bernard, de Philippe Blondel), sans chercher à reproduire la forme caractéristique de certaines lettres (le r  ou le I, par exemple).
    ___On notera, à propos du verso du feuillet 2, que la lettre n'a pas été placée dans une enveloppe, mais que ses deux feuillets (superposés) ont été pliés en neuf de sorte que la partie centrale du dos de la dernière page reste visible avec l'adresse ; sur le bord de la feuille (peut-être celui qui restait également visible à l'opposé de l'adresse), Joseph Smith a rajouté l'annonce de la venue de Martin Harris (entre parenthèses mais en soulignant chaque mot).
    NB- Cette feuille contient aussi une mention d'archivage (de la main de Willard Richards).
    Cliquer sur une page pour l'afficher en plein écran dans le même onglet.
    [Ctrl]|[Maj] + clic  pour l'afficher dans un autre onglet ou une autre fenêtre.
  2. Une présentation plus classique, avec quelques notes explicatives.
NB- L'original est conservé au Musée d'Histoire de Chicago ; on peut en consulter la photocopie à cette adresse  [⇒].

Les circonstances :

En 1827, Joseph Smith a épousé Emma Hale (contre la volonté des parents de la jeune fille) ; juste après, il entreprend la « traduction inspirée » du Livre de Mormon, qui sera publiée en 1830. Joseph Smith organise alors l'Église mormone (vue comme la « restauration » de l'Église créée par Jésus et ses apôtres) ; en 1831, les Mormons s'installent à Kirtland, tout au nord de l'État de l'Ohio. Au début du mois d'avril 1832, Joseph Smith, accompagné de Newell Whitney et de quelques compagnons, part visiter les Mormons du Missouri ; au terme de leur mission, le 6 mai, ils quittent Independence pour Saint-Louis, puis reprennent le chemin du nord-est.


Emma-carte
 

Mais arrivés dans le sud de l'Indiana, leurs chevaux s'emballent et N. Whitney, en sautant de la voiture, se fracture une jambe. Transporté à Greenville, la ville la plus proche, Whitney devra attendre près d'un mois avant de pouvoir repartir vers l'Ohio avec Joseph Smith, resté pour veiller sur lui.

Dans l'intervalle, sous l'effet d'un poison, Joseph Smith sera pris de vomissements à s'en décrocher (stricto sensu ) la mâchoire ; mais Frère Whitney lui donnera sa bénédiction au nom du Seigneur, et les choses rentreront dans l'ordre petit-à-petit, avec pour seule conséquence à moyen terme la chute de ses cheveux.

Fond de carte emprunté à Wikimedia.org___ (fichier Map_of_USA_with_states_names.svg )

1) traduction en fac-similé


Feuillet 1 - recto___plein écran ___[∇]        [⇒]
Emma-1
   
Feuillet 1 - verso___plein écran ___[∇]        [⇒]
Emma-2

Feuillet 2 - recto___plein écran ___[∇]        [⇒]
Emma-3
   
Feuillet 2 - verso___plein écran ___[∇]        [⇒]
Emma-4

 

2) traduction annotée


6 juin   Greenville   comté de Floyd   1832

Ma chère femme,

Je voulais vous (1) informer que Frère Martin (2) est arrivé ici et a apporté l'agréable nouvelle que nos Familles allaient bien, quand il est parti de là-bas – ce qui a grandement réjoui nos cœurs et a ravivé nos esprits. Nous remercions notre Père céleste pour sa bonté envers nous et vous tous. Martin est arrivé ce samedi de la même semaine où il est parti de Chagrin (3). Ayant un temps favorable, nous sommes tous en bonne santé. La jambe de Frère Whitney (4) va mieux, et il pense qu'il sera capable d'entreprendre son voyage pour rentrer à la maison vers le 20. Ma situation est très désagréable, bien que j'essaie de m'en satisfaire. Le Seigneur m'assistant, je suis allé voir un bosquet situé juste derrière la ville – presque chaque jour. Là, je peux être isolé des yeux de tout mortel et donner libre cours à tous les sentiments de mon cœur, dans la méditation et la prière. J'ai repassé dans ma tête les moments passés de ma vie, et je reste à pleurer et verser des larmes de regret sur ma folie d'avoir laissé à l'adversaire de mon âme autant de pouvoir qu'il en a eu dans les temps passés ; mais Dieu est miséricordieux, et il m'a pardonné mes péchés, et je me réjouis qu'il envoie le Consolateur à tous ceux qui croirent et s'humilient devant lui, autant qu'ils sont.

J'ai été désolé d'entendre que Hiram avait perdu son petit enfant (5). Je pense que nous pouvons compatir avec lui dans une certaine mesure – mais il nous faut tous nous réconcilier avec notre sort et dire « Que la volonté de Dieu soit faite ! ».

Sœur Whitney (6) a écrit à son mari une lettre très réconfortante. J'étais malade à cette époque-là, et rempli de beaucoup d'anxiété ; ç'aurait été une grande consolation pour moi si j'avais reçu quelques lignes de vous (7) ; mais, comme vous n'en avez pas pris la peine, j'essaierai de me satisfaire de mon sort. Sachant que Dieu est mon ami, en lui je trouverai le réconfort. J'ai remis ma vie entre ses mains, je suis prêt à répondre à son appel, je désire être avec le Christ. Je n'accorde pas grand prix à ma vie : seulement faire sa volonté.

Je ne suis pas satisfait d'apprendre que William Mc Lellin (8) est revenu et a désobéi à la voix de celui qui est totalement aimable pour une femme. Je suis étonné de Sœur Emeline ; pourtant, je ne peux pas croire qu'elle n'est pas une sœur méritante. J'espère qu'elle le trouvera sincère et généreux envers elle, mais je n'ai aucune raison de m'y attendre. Sa conduite mérite la réprobation de tout véritable disciple du Christ ; mais c'est un pénible sujet.

J'espère que vous excuserez mon emportement en abordant ce sujet et aussi mon incapacité à transmettre mes idées par écrit. Je suis heureux de vous trouver calme dans la foi du Christ et, pour Père Smith (9), je souhaite que vous réconfortiez Père et Mère (10) dans leurs épreuves, et Hiram et Jerusha et le reste de la Famille. Dites à Sophronia (11) que je ne l'oublie pas ni Calvin dans mes prières. Mes respects aux autres. J'aimerais voir la petite Julia (12) et encore une fois la prendre sur mes genoux et discuter avec vous de tous les sujets qui nous concernent, des choses qu'il est imprudent pour moi d'écrire. Je laisse de côté toutes les choses importantes dont, si je pouvais vous voir, je pourrais vous faire part. Dites à Frère Williams (13) que moi et Frère Whitney nous occuperons de l'affaire de cette ferme quand nous viendrons. Transmettez mes respects à tous les Frères et à la Famille de Fr. Whitney. Dites-leur qu'il est plein d'entrain et de patience, et un vrai Frère pour moi. Je signe moi-même votre Mari. Que le Seigneur vous bénisse, que la paix soit avec vous. Ainsi, adieu jusqu'à mon retour.


   [signature]
 
Joseph Smith junior
 

   [adresse]

Greenville Ind[iana]
7 juin    
 
 Mme Emma Smith
Kirtland
Co[mté] de Geauga
Ohio
 
   [bord]
 
(Martin viendra avec nous (14)
 

  ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Notes ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

(1)    La traduction de you  pose deux questions :
  1.   Joseph Smith aurait-il tutoyé son épouse ?
  2.   au fil du texte, le pronom désigne-t-il Emma seule ou bien l'ensemble des proches restés à Kirtland ?

Pour éviter les incertitudes et les erreurs éventuelles, vous  a été utilisé partout (voir cependant la note (7)).

(2)    Fermier et propriétaire terrien, Martin Harris est un personnage à la fois essentiel et marginal de l'histoire mormone ; essentiel, parce que c'est lui qui a financé plusieurs voyages de Joseph Smith et la première publication du Livre de Mormon, après en avoir été le scribe (celui qui écrivait sous la dictée inspirée  du Prophète ), et qu'il reste l'un des trois Témoins cités en tête de l'ouvrage ; marginal parce qu'il ne participera à l'aventure  de l'Église ni dans le Missouri ni à Nauvoo, et qu'il aura au total changé entre dix et quinze fois de chapelle  au cours de sa vie, dont plus de la moitié après son premier baptème mormon (il est vrai qu'il aura disposé de plus de quatre-vingt-dix ans pour le faire).
(3)    Village situé à une dizaine de kilomètres de Kirtland.
(4)    Newel Kimball Whitney : de dix ans l'aîné de Joseph Smith ; à l'arrivée des Mormons à Kirtland, il est Campbellite, et commerçant installé ; baptisé en 1830 ; il accompagne donc Joseph Smith dans sa mission au Missouri en 1832 ; par la suite, il restera dans l'Ohio quand les Mormons partiront pour le Missouri, avant de les rejoindre à Nauvoo puis dans l'Utah, occupant des fonctions de gestionnaire (bishop ).
(5)    Hyrum Smith est le frère de Joseph, de cinq ans son aîné. Il avait épousé Jerusha Barden en 1826 ; le petit enfant  dont il est question ici est leur seconde fille, Mary, morte fin mai avant d'atteindre ses trois ans. Conseiller très écouté, il remplaça Joseph Smith père comme Patriarche ; le Prophète  en avait fait son successeur désigné, mais ils mourront tous les deux ensemble, dans l'attaque de la prison de Carthage.
NB– Hiram et Hyrum sont deux variantes du même prénom ; cependant, il est étrange de constater que Thomas Ford, dans son Histoire de l'Illinois, l'appelle toujours Hiram, comme ici, alors que l'Histoire de l'Église  ne le désigne que par Hyrum.
(6)    Née Elizabeth Ann Smith, elle fut, après son mariage en 1822, Campbellite avant de recevoir le baptème mormon en 1830. À Nauvoo, elle sera l'adjointe d'Emma Smith à la tête de la Société féminine de Secours, puis, dans l'Utah, celle d'Eliza Snow (sœur du cinquième Prophète-Président, et épouse secrète du premier).
(7)  (7)    On peut bien sûr comprendre (et traduire par) quelques lignes de toi ; mais, comme tu n'en as pas pris la peine  - plus accusateur.
(8)  (8)    William Mc Lellin : un intellectuel  (enseignant, médecin [du moins le dit-il], éditeur et écrivain) au parcours mouvementé : il épouse en 1829 une jeune femme qui meurt deux ans plus tard ; il est baptisé en 1831 ; se remarie avec Emeline Miller en avril 1832 ; excommunié fin 1832 ; réintégré en 1833 ; membre du Quorum des Douze  en 1835 ; mis à l'écart puis réintégré la même année ; donne sa démission en 1836 ; réintégré en 1837 ; à nouveau excommunié en 1838 ; rejoint l'Église dissidente de Hinkle et Law, avant de s'éloigner de toute confession.
(9)    Joseph Smith senior  avait épousé Lucy Mack en 1796 ; onze enfants naîtront de leur union, Joseph fils étant le cinquième. De leurs huit fils, seul William (qui rejoindra plus tard la Reorganized Latter-Day Saints Church  ou RLDS ) dépassa les quarante-cinq ans. Joseph Smith Sr exerça plusieurs métiers et la famille connut sinon la pauvreté, du moins des temps difficiles ; maître  dans la franc-maçonnerie, il accompagna la première décennie de l'Église mormone, comme l'un des huit témoins du Livre de Mormon, puis comme Patriarche, jusqu'à sa mort en 1840.
(10)    Si la présence de Lucy Mack Smith est toujours restée très discrète, son rôle dans la naissance de l'Église mormone a été crucial ; sympathisante de l'Église prebytérienne entre 1820 et 1830, c'est elle qui a assuré l'éducation religieuse et morale de ses enfants, et c'est elle qui a conforté Joseph dans ses premières visions, révélations et ordonnances. Comme Emma, elle restera dans l'Illinois après la mort de Joseph et Hyrum (mais sans doute seulement parce que son grand âge ne lui permettait plus de voyager) ; en 1853, elle publiera un recueil de souvenirs dont le titre est une profession de foi : Notes biographiques de Joseph Smith, le Prophète, et de ses ancêtres depuis de nombreuses générations.
(11)    De deux ans plus âgée que Joseph, Sophronia Smith était sa seule sœur aînée ; environ un an après le mariage de son frère avec Emma, elle avait épousé Calvin W. Stoddard ; en 1830, ils avaient eu un premier enfant, mort l'année suivante ; en avril 1832, ils venaient d'avoir une petite fille, Mariah (qui vivra une soixantaine d'années) ; Calvin, lui, mourra en 1836, et Sophonia se remariera deux ans plus tard.
(12)    Le premier enfant de Joseph et Emma est né en 1828, et mort dans les heures qui ont suivi sa naissance ; il avait été prénommé Alvin, en souvenir de l'aîné de la fratrie Smith, décédé quelques années auparavant à l'âge de 25 ans. Puis, en 1831, vinrent deux jumeaux, Thaddeus et Louisa, eux aussi morts le jour de leur naissance. Deux semaines plus tard, le couple adopte deux jumeaux, Joseph et Julia Murdock, dont la mère était morte peu après leur naissance et dont le père ne pouvait pas s'occuper ; le petit Joseph mourut vers la fin du mois de mars, sans doute d'une pneumonie. Âgée de treize mois, Julia était donc, en juin, la seule enfant du couple. Mais Emma était alors enceinte et, en novembre, naîtra (un autre) Joseph, connu sous le nom de Joseph Smith III (et qui deviendra le premier Prophète-Président de la RLDS ).
(13)  (13)    Frederick Granger Williams, qui avait une vingtaine d'années de plus que Joseph Smith, était (entre autres) pilote de navire et médecin (il fut pendant un temps le médecin personnel de Joseph) ; lors de son installation dans l'Ohio en 1828, il avait rejoint les Campbellites rassemblés autour de Sidney Rigdon, et il suivit ce dernier lors de sa conversion. En 1831, il accompagne Oliver Cowdery dans une mission dans le Missouri. En juillet 1832, il deviendra secrétaire de Joseph Smith et, plus tard, Assistant Conseiller (second vice-président de l'Église). Le fils de Joseph et Emma né en 1836 sera nommé Frederick Granger Williams Smith.
(14)    La phrase peut aussi se comprendre comme Martin veut venir avec nous.

 

B} Lettre du 31 juillet 1832 à William W. Phelps


  
  • Comme il est mentionné à la fin de la lettre, le texte original  est une copie (faite par Frederick Williams) d'une lettre que lui avait dictée Joseph Smith. Cette copie peut être consultée à cette adresse  [⇒], sur le site des Papiers de Joseph Smith.
  • Le texte renferme nombre de particularités orthographiques (par exemple, l'adjectif possessif their  est systématiquement écrit there ) ; la traduction n'a pas cherché à en donner des équivalents ; toutefois, la graphie des noms propres a été conservée, puisqu'ils font alors l'objet d'une note qui en donne l'orthographe courante.

Les circonstances :
NB- les événements en ocre sont communs avec la lettre à Emma, traduite ci-dessus.
  en juillet 1831, Joseph Smith effectue une mission dans le Missouri, accompagné de plusieurs dirigeants de l'Église mormone ;
  au début de l'année 1832, des conférences (sortes d'assemblées générales) ont lieu près d'Independence, avec Oliver Cowdery comme secrétaire ;
Phelps-carte
Fond de carte emprunté à Wikimedia.org
(fichier Map_of_USA_with_states_names.svg )
  en mars, Sidney Rigdon et d'autres dirigeants de Kirtland critiquent ces conférences, qu'ils jugent entachées d'illégalité ;
  en avril, Joseph Smith, accompagné notamment de Nowell Whitney (et rejoint par Sidney Rigdon), se rend à nouveau dans le Missouri, notamment à Independence ;
  il y reste jusqu'au début du mois de mai ;
  sur le chemin du retour, Whitney est blessé dans un accident de cheval et reste plusieurs semaines à Greenville (dans le sud de l'Indiana), avec Joseph Smith pour veiller sur lui ;
  les deux hommes rejoignent le nord de l'Ohio au début de juillet ;
  à son arrivée, Joseph Smith trouve les courriers envoyés par les Frères  d'Independence après son départ.

Frère William (1),

J'ai reçu votre lettre en date du 30 juin (2) et je me propose ce matin d'y répondre. Je m'assieds pour dicter au Frère Frederick (3) ce qu'il a à écrire, mais je ne peux pas transcrire mes sentiments, et aucune langue ni aucun langage ne peut vous les dépeindre. Je peux seulement constater que je pourrais souhaiter que mon cœur et les sentiments qui en viennent puissent pour une fois être exposés devant vous aussi clairement que votre propre visage vous apparaît quand vous vous regardez dans un miroir. En vérité, je vous le dis, tout mon espoir et toute ma confiance sont en ce Dieu qui m'a donné d'être, en qui réside tout pouvoir, qui est actuellement présent devant moi ; et mon cœur est sans cesse à nu devant ses yeux, il est mon consolateur et il ne m'abandonne pas dans la septième épreuve (4) ; et dans le même temps, une triste expérience m'a enseigné qu'il ne faut placer aucune confiance dans l'homme, que l'esprit de l'homme est aussi froid que le pire vent du nord.

Si je n'avais pas considéré les grands soucis et la multitude des activités qui accablent votre esprit, je ne pourrais pas excuser la froideur et l'indifférence avec lesquelles votre lettre est écrite. C'est vrai que vous avez manifesté votre communion, mais quant à l'esprit que j'affectionne, le sentiment que quête mon âme, est-ce que cette lettre me donne les informations importantes dont j'avais besoin en ces moments difficiles actuels, venant de votre main à votre propos et à celui de vos familles et des affaires, de la foi, de la communion et de la prospérité des frères dans Sion (5), etc. ?

Que votre propre cœur et la probité de votre propre âme réponde à cette question, et excuse la chaleur des sentiments de votre frère, indigne mais dévoué dans le Seigneur, qui traverse l'affliction et de grandes tribulations. Vous m'avez informé que vous avez écrit ces quelques lignes pour nous encourager dans le travail glorieux auquel il a plu à notre Sauveur de nous appeler. Je me réjouis fort de l'encouragement et des informations qu'il a plu à Dieu de me donner grâce à votre lettre, comme d'apprendre que nos frères de cet endroit et Nelson sont arrivés sains et saufs à Sion et, ainsi que je l'espère, sans encombre. C'est la miséricorde de notre Dieu ; mais il est de mon devoir de vous informer qu'ils sont partis d'ici en ayant mécontenté le Ciel pour plusieurs raisons. Alors, ce que j'écris, je l'écris sans ménager quiconque (ou l'opinion de quiconque) ; sachant que Dieu sera mon soutien dans ce que j'écris, je vais vous donner quelques-unes de ces raisons.

Tout d'abord en se moquant de la profession de foi dans les commandements, en faisant le contraire, en ne se conformant pas à leurs exigences, en n'obtenant pas de recommandation, etc.

En second lieu, [en soutenant]  que l'Église devrait procédéer à la réception de William McLellin (6) en fraternité et communion à d'autres conditions que l'exécution de sa mission dans les terres du sud, selon le commandement de Jésus-Christ, je cite vos avis à ceux-ci en disant : « celui qui aime son père ou sa mère, son épouse et ses enfants plus que moi n'est pas digne de moi, ainsi parle le Seigneur. »

Troisièmement, le manque d'organisation et la confusion lors de leur départ, les mauvais soupçons qui les accompagnaient, et les manquements au devoir, etc. Et d'autres choses encore, dont je ne veux pas parler ici. Maintenant, donc, puissent les assauts de l'adversaire (7) se déchaîner sur tous ceux d'entre vous qui sont des gens iniques et rebelles. Je voudrais les informer que je ne leur tends pas la main droite en signe d'amitié ; mais je veux laisser là ce sujet car mon Dieu et votre Dieu ne feront pas bon ménage ; je reviens à votre lettre ; vous m'avez brièvement informé que vous avez entendu parler de l'accident arrivé à  frère Whitney à Greenvill, Idn (8).

Une question : comment en avez-vous entendu parler ? l'un ou l'autre parmi vous a-t-il reçu des lettres écrites par l'un ou l'autre d'entre nous pour vous informer de la situation critique dans laquelle nous nous trouvions ? si oui, comment y avez-vous réagi ? dans le cas contraire, nous avez-vous écrit pour nous donner cette information qui serait destinée à soulager notre esprit de sa pénible inquiétude à votre sujet, alors que nous nous demandions si perduraient cette communion et cet amour fraternel à notre égard, que vous professiez quand nous vous avons quittés ? Il est vrai que nous avons reçu une lettre de Frère John Carl (9) transmise par Frère Gilbert (10) après notre retour chez nous de l'Indiana (il était arrivé ici avant nous), mais que contenait-elle ? son contenu nous a dévoilé que le Diable avait dû utiliser toute l'inventivité de son imagination pour nous récompenser de nos efforts pour nous rendre de ce pays-ci à Sion, au milieu d'une génération dévoyée et perverse, laissant nos familles dans l'affliction du deuil, à la merci des émeutes et de frères qui, vous le savez, se révèlent parfois versatiles, incroyants, sans pitié ni humanité ; et dans cette situation où nous essayions de rester fidèles au commandement de Dieu, nous avons pris nos vies dans nos mains et voyagé à travers tout cet enchevêtrement de méchancetés jusqu'à votre pays, pour votre salut, et pour notre labeur et notre peine, la souffrance et les privations. Comme je l'ai dit, nous avons appris par la lettre de Frère John que le diable s'était mis au travail pour nous récompenser en remuant vos cœurs (je veux parler de ceux qui ont pris part à cette méchanceté), en attisant tous les défauts que les yeux renfermant une poutre pourraient voir en cherchant une paille (11) dans les yeux de ceux qui, d'un cœur tendre et pieux, travaillent sans cesse à leur salut.

Et non contents de ressortir des choses qui avaient été réglées et pardonnées, et qu'ils n'osent pas nous apporter en face, mais beaucoup de celles dont nous étions accusés étaient absolument fausses et ne pouvaient pas provenir d'une source autre que le père de tous les mensonges (12) ; et voilà les remerciements et la récompense que l'adversaire a cherchés pour nous récompenser par l'intermédiaire de ceux qui auraient dû être nos équipiers. Et après avoir été retenu sur notre chemin, je me suis souvent promené seul dans des lieux solitaires pour trouver la consolation de celui qui est seul capable de me consoler, tandis que mon cher frère Whitney (qui est sans faille (13)) a versé toutes les larmes de son âme sur son oreiller pour vous ou pour Sion ; alors que moi, dans les lieux isolés, je communiais avec celui qui est tout-à-fait aimable, j'ai été témoin de votre cas et j'ai vu la machination avec beaucoup de chagrin et entendu le mécontentement du ciel et vu les armées célestes froncer les sourcils devant Sion et toute la terre. Et, mes frères, je voudrais vous faire savoir que je ne communie pas avec la lettre qui m'a été écrite par Frère John, ni avec son esprit ; je ne plaide pas coupable des accusations portées contre moi dans cette lettre.

Je n'ai pas donné aux frères ou sœurs en Sion l'occasion de se sentir offensés, ni jaloux, ni de nourrir quelque mauvais soupçon. J'ai toujours été rempli de la plus grande inquiétude pour eux, et j'ai pris le plus grand soin de leur bien-être.  Je suis un amoureux de la cause du Christ et de la vertu de chasteté, et d'une ligne de conduite toujours droite, et d'une marche sainte ; je méprise les hypocrites ou les briseurs d'alliance ; je ne les juge pas, Dieu les jugera selon leurs œuvres ; j'aime jusqu'à mes ennemis, car un ennemi cherche à détruire ouvertement ; je peux prier pour ceux qui m'attaquent et me persécutent.

Mais je ne peux plus rien espérer pour eux, et maintenant, je vous conjure et j'exhorte mes accusateurs et les hypocrites qui sont dans Sion, pour l'amour du Christ, oh ! oui, au nom de Jésus de Nazareth : qu'ils se souviennent de l'alliance qu'ils ont faite avec Dieu, et pour moi, qu'ils se repentent de leurs iniquités, et rendent justice à l'innocent qu'ils ont blessé. J'en appelle à vos consciences, et si cet appel à vos consciences, par tous les liens qui unissent un homme à un homme, qui sont plus forts que la mort, n'ouvre pas vos yeux et ne vous permet pas de voir l'état et la position dans lesquels vous êtes, et ne vous amène pas à la repentance, alors j'en appelle à une juridiction plus haute, la Cour du ciel elle-même, le tribunal du grand Dieu. Et là, moi et mes frères (je veux dire les Frères Sidney (14)& Newell (8)), nous vous retrouverons pour être pesés sur la balance ; et alors, l'innocent ne connaîtra pas la souffrance, et les coupables ne resteront pas impunis, car le Seigneur Dieu Tout-Puissant rétablira le droit. Je vous apporte le témoignage que moi-même et les Frères Sidney & Newell, pour autant que je sache, avons toujours manifesté le pur désir de votre bien-être et votre tranquillité. Notre seul but, en allant à Sion, était de rester fidèles aux commandements du Très Haut ; quand Frère Sidney a appris les sentiments des Frères en qui il avait placé tant de confiance, pour qui il avait enduré tant de fatigue et de souffrance, et qu'il aimait avec tant d'amour, son cœur fut attristé, ses esprits l'abandonnèrent, et pendant un bref moment, il ne put se contrôler et, l'adversaire prenant les rênes, ses lèvres prononcèrent des propos inopportuns. Après avoir reçu un châtiment sévère, il a abandonné ses responsablilités et est devenu un simple membre dans l'Église (15) ; mais, depuis, il s'est repenti comme Pierre il y a longtemps et, après avoir quelque peu souffert des assauts du Satan, il a été restauré dans ses hautes fonctions dans l'Église de Dieu. Alors, c'est un avertissement pour tous ceux qui peuvent en avoir connaissance, et celui qui croit être solide sur ses jambes, qu'il prenne garde à ne pas tomber.

Dites à Frère Edward (16) qu'il est très dangereux pour des hommes qui ont reçu la lumière qu'il a reçue de chercher un signe, car il ne lui sera donné aucun signe, sauf comme il en allait dans les temps de Lot (17) : Dieu a envoyé des anges pour qu'il se réunisse avec sa famille en dehors de Sodome, pendant que les méchants étaient détruits par un incendie dévastateur. Voyez, c'est exemplaire.

Mais je dois revenir à votre lettre ; vous vous plaignez de l'arrivée d'un trop grand nombre de disciples, eu égard aux moyens disponibles ; dites à Frère Edward de se souvenir d'Ananias et Sophria (18) ; rappelez-vous aussi que votre propre méchanceté barre vos propres chemins ; vous subissez vos enfants ; vos sœurs ignorantes et instables, et les membres faibles qui sont familiers de vos cœurs mauvais et incrédules écrivent des lettres méchantes et décourageantes à leurs familles qui ne manquent pas de zèle mais en méconnaissant le savoir et les prophéties, en dépit du bon sens, ce qui pousse beaucoup de gens à croire que vous incitez les Indiens à tuer les Gentils (19), ce qui expose au danger la vie des Saints. Partout, vous observez que Dieu a été miséricordieux ; c'est très vrai ; alors, n'oubliez jamais de vénérer son saint nom à jamais, pour que la situation reste pour vous aussi bonne qu'elle l'est.

Vous m'avez demandé de garder toutes les copies originales des Commandements (20) ; mes raisons de ne pas envoyer le reste, et aussi la Vision qui, je pense, vous fera me rendre justice : j'ai beaucoup de soucis et de difficultés de nature à accabler et détruire l'esprit ; et dans le passé, ils m'ont été arrachés de la main aussitôt que donnés. Je vous les enverrai dès que possible, mais je veux vous exhorter à prendre soin de ne modifier en rien le sens d'aucun d'eux, car celui qui ajoute ou retranche aux prophéties doit tomber sous la condamnation qui y est inscrite. Vous abordez la question de la traduction ; je vous informe qu'elles ne sortiront pas de sous ma main durant ma vie terrestre pour correction, révision ou impression ; et que la volonté du Seigneur soit faite. Par conséquent, vous ne devez pas les attendre pour cet automne. Frère Frederick me sert de scribe du Seigneur ; nous avons terminé la traduction du Nouveau Testament ; de grandes et merveilleuses choses glorieuses y sont révélées ; nous avançons à grand pas dans le vieux livre (21), et suivant la force de Dieu, nous pouvons faire toutes choses selon sa volonté. La rage de l'ennemi a ralenti dans cette région du pays et, alors que Dieu n'a pas oublié sa miséricorde envers nous et nous renforce pour renverser les forteresses de Satan, après avoir fait descendre l'Ange de Dieu pour troubler les eaux pour qu'un peu plus de gens malades puissent être guéris, il étend sa main pour le Jugement terrible sur toute la surface de la terre.

Nous avons des informations sûres selon lesquelles le choléra est en train de faire chaque jour des centaines de victimes dans la ville de New York (22) ; il fait également rage à Boston, Charleston, Rochester, Albany et Buffalo et dans toutes les grandes villes des États de l'est. Nous venons de recevoir une lettre de Sœur Elmira Scoba (23), qui est actuellement à Detroit pour rendre visite à ses amis ; elle indique que le choléra fait rage dans cette ville à un degré alarmant ; des centaines de familles fuient dans le pays et les gens du pays sont très inquiets ; ils ont coupé les ponts et cessé toute communication et même tiré sur les gens et leurs chevaux qui tentaient de franchir la rivière d'une façon ou d'une autre. Deux bateaux à vapeur chargés de troupes pour l'expédition indienne, tandis qu'ils remontaient la rivière de Detroit, le choléra a assailli les soldats ; une cinquantaine d'entre eux sont morts, le reste s'est dispersé (au nombre d'environ six cents) et, aux dernières nouvelles que nous avons d'eux, ils ne pourraient trouver aucun refuge parmi les habitants, et sont en train de mourir dans les hangars et les champs, sans personne pour les enterrer ; pendant que, entre nous et vous, les Indiens vont semant la mort et la dévastation partout où ils vont ; aucune force n'a encore été en mesure de leur résister. Des cas fréquents de choléra apparaissent sur des bateaux à vapeur et autres embarcations sur les Grands Lacs ; la dysenterie et le cholera sont les principales maladies, selon nos informations, et ils sont si virulents qu'ils prennent en défaut la compétence des Médecins les plus éminents.

Nous avons des nouvelles de nos frères qui sont partis dans l'est ; Dieu est avec eux, abattant les forteresses de Satan ; ici, deux frères viennent de l'est, du New Hampshire, et un du Vermont ; ils sont des Aînés et des jeunes hommes de valeur, qui ont été façonnés par les mains de Frères Lyman Johnson (24)& Orison Pratt (25), qui sont comme Pierre et Jean, travaillant à la cause de Dieu partout où ils vont et guérissant les malades ; ils ont baptisé plus de soixante personnes depuis qu'ils sont partis d'ici ; nous avons également ici entendu des rapports de beaucoup d'autres dont les grands succès à gagner des convertis à la cause du Rédempteur est une preuve de leur fidélité dans la vocation supérieure. J'exhorte les Frères Oliver (26)&John à prendre garde à ceux qui corrompent les esprits et à demeurer fermes dans la liberté dans laquelle ils ont été libérés, et à ne jamais se lasser de faire le bien. C'est aussi mon exhortation à tous ceux qui, dans Sion, aiment l'apparition de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Je suis allé à Kirtland (27) la semaine dernière et j'ai tenu une assemblée le jour du Seigneur, et j'ai trouvé les frères forts dans la foi, profitant de la douce influence de l'Esprit saint qui encourage les cœurs et accroît leur intelligence et force leurs âmes à s'unir, si bien que seule la mort peut briser en morceaux. Nous avons trouvé les frères dans la jouissance d'une santé correcte, sauf Sœur Elliott (28), dont les médecins (deux d'entre eux) ne peuvent plus répondre, et la deuxième fille de Frère Sidney (29) ; mais elles furent rendues à la santé par les prières de la foi. La famille de Frère Johnson et la mienne sont en assez bonne santé pour que nous n'ayons pas à nous plaindre. Sœur Sarah Jackson (30) est venue vivre avec nous (31) hier. Vous avez tous les jours nos prières quotidiennes et, je pense pouvoir le dire, presque toutes les heures. Et en ce jour de malheur, les cœurs des saints et des pécheurs sont presque défaillants de peur et s'exclament : « Vers qui irons-nous ou plutôt fuirons-nous ? ô mon Dieu, épargne Sion pour qu'elle puisse être un lieu de Refuge et de sécurité ».

J'ai une demande particulière à faire à Frère John Whitmer (32) : dès que vous recevrez cette lettre, qu'il établisse le nombre exact de Disciples qui sont arrivés à Sion, combien il y en a qui ont reçu leur héritage, l'état et la position de chaque branche de l'Église ; et, de ce rapport, qu'il nous communique dès que possible, par lettre, tout ce qu'il n'est pas sage de publier dans le journal. J'exhorte également Frère John à se rappeler le commandement de conserver une histoire de l'Église et du rassemblement (33) et à s'assurer de se montrer fidèle à ce pour quoi il a été appelé.

Il s'agit d'une copie d'une lettre écrite de Hyram (34) à Wm Phelps, le 31 juillet 1832, sauf quelques mots sur l'enveloppe à fin d'exhortation complémentaire, etc.

Joseph Smith Jr (35)

  
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Notes ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

(1)  (1)    William Wines Phelps était éditeur de journaux (notamment anti-maçonniques) ; après sa conversion en 1831, il est nommé éditeur de l'Église ; par ailleurs, à la fin de 1831, il quitte l'Ohio pour le Missouri, où il publie un journal et, plus tard, en 1833, une édition du Livre des Commandements  (ancêtre des Doctrine et Alliances ) ; cette même année, sa presse est détruite lors d'une émeute.
(2)    Je n'ai pas pu trouver le texte de cette lettre.
(3)    voir ci-dessus la note  (13) de la lettre à Emma
(4)    Allusion à un passage du Livre de Job, chapitre 5, verset 19 – où il est écrit de Dieu :
___Six fois il te délivrera de l'angoisse, Et sept fois le mal ne t'atteindra pas..
(5)    Dans les premiers temps, Joseph Smith donne à Sion (Zion, en anglais) un sens symbolique ; mais la révélation  du 20 juillet 1831 (D&A  n° 57, versets 2 et 3) précise que la terre de Sion  est le Missouri et que son centre (la cité de Sion) est la ville d'Independence ; Kirtland (comme les autres places mormones) devient alors un pieu  destiné à soutenir et agrandir Sion. C'est pourquoi, quand elle devra quitter l'Ohio, la grande majorité des Mormons se rassemblera à Independence puis à Far West. Après leur explulsion du Missouri, dans son discours du 8 avril 1844, Joseph Smith annoncera finalement une grande, grande et magnifique révélation, à savoir que toute l'Amérique est Sion, du nord au sud, et c'est écrit par les Prophètes.
(6)    voir ci-dessus la note (8)   de la lettre à Emma. En 1831, il devait aller en mission en Nouvelle-Angleterre, mais, le 25 janvier 1832, Dieu change de stratégie (Doctrine & Alliances, n° 75) :
6- […] je dis à mon serviteur William E. McLellin que je révoque le mandat que je lui avais donné d'aller dans les contrées de l'est […]
8- […] et je lui dis encore : Va dans les contrées du sud.

Ce changement de programme n'a, semble-t-il, pas plu à l'intéressé, et des tensions s'en sont suivies.

(7)    Dans toute cette lettre, l'adversaire (the advisary ) désigne Satan.
(8)   (8)   Il s'agit de Greenville, dans l'Indiana. Pour plus de précisions sur cet épisode, voir la lettre précédente.
(9)    Baptisé en 1831, John Corrill avait quitté Kirtland pour le Missouri, où il était l'adjoint d'Edward Partridge (cf. infra la note (16) ) et l'un des dirigeants de l'Église mormone locale.
(10)    Comme Newell Whitney (dont il était d'ailleurs l'associé en affaires), Algernon Sidney Gilbert habitait Kirtland avant l'arrivée des Mormons ; en 1831, après son baptême, il avait quitté l'Ohio pour Independence, où il avait ouvert un commerce et occupait des fonctions de gestion financière dans l'Église. Il mourra du choléra en 1834.
(11)    Variation sur une métaphore utilisée par Jésus, telle que la rapportent les évangiles selon Matthieu (chapitre 7, versets 3 et 4) et Luc (chapitre 6, versets 41 et 42).
(12)    Il s'agit encore de Satan.
(13)    Traduction purement hypothétique ; le texte (qui semble sûr) est a man without gile ; il a été impossible de trouver ce dernier mot dans un dictionnaire, et les moteurs de recherche ne l'attestent que comme nom propre. Terme disparu ? erreur de transciption ? ou private joke ?
(14)    D'abord baptiste, puis prêcheur campbellite, Sidney Rigdon s'était converti en 1830 et était devenu un proche collaborateur de Joseph Smith, dont il avait été le scribe dans la traduction de la Bible inspirée ; comme indiqué dans l'introduction, il avait participé à une mission dans le Missouri en 1831, avant de s'opposer à certains des dirigeants de l'Église locale. D'où son retour en avril-mai 1832.
(15)    Cet épisode ne figure pas dans sa biographie du site josephsmithpapers.org (pourtant assez détaillée en la matière).
(16)    Edward Partridge : lié avec Sidney Rigdon, il a suivi celui-ci chez les Campbellites avant de se convertir à la religion mormone. Au début de 1831, il avait été nommé évêque  de l'Église (chargé des questions financières et de l'intendance) ; il avait aussi accompagné Joseph Smith et Rigdon dans leur précédente mission dans le Missouri, à l'été 1831 ; puis il avait été chargé par Joseph Smith de superviser les installations mormones dans le Missouri. Par la suite, il continuera à exercer des fonctions de gestion financière.
(17)    La destruction de Sodome et Gomorrhe est un épisode bien connu de la Bible. Elle fait l'objet du chapitre 19 de la Genèse. Lot, neveu d'Abraham, avait offert l'hospitalité aux anges envoyés par Dieu pour vérifier si le cri montant contre Sodome  était justifié ; quand cela fut avéré, les anges firent sortir de la ville Lot, sa femme et ses deux plus jeunes filles avant que ne s'abatte le déluge de soufre et de feu. On sait aussi que la femme de Lot, s'étant retournée (malgré l'interdit divin), fut changée en statue de sel. Ce que l'on mentionne moins souvent, c'est que les deux filles de Lot, souhaitant s'assurer une descendance malgré leur isolement, enivrèrent deux soirs de suite leur père pour qu'il les mette successivement enceintes. Variante biblique de Charybde et Scylla, en quelque sorte.
(18)    Allusion au début du chapitre 5 des Actes des Apôtres : Ananias et sa femme Sapphira ont vendu un champ ; Ananias apporte l'argent à Pierre, mais après en avoir mis une partie de côté ; Pierre reproche son geste à Ananias, qui tombe raide mort ; Sapphira subit le même sort un peu plus tard.
(19)    Selon le Livre de Mormon, les Amérindiens sont les descendants de Laman, l'un des fils de Lehi, dont Dieu a conduit la famille (vers 600 avant notre ère) de Jérusalem en Amérique. Les Gentils  désignent ceux qui ne sont pas Mormons.
(20)    Voir la fin de la note (1).
(21)    Il s'agit de la Bible, que Joseph Smith considère comme livre sacré quand elle est traduite correctement. En fait, seuls seront publiés (dans la Perle de Grand Prix ) le Livre de Moïse  (qui récrit le début de la Genèse ) et une partie des chapitres 23 et 24 de l'évangile selon Matthieu  – auxquels s'ajoute le Livre d'Abraham, qui reprend lui aussi le début de la Genèse, mais raconté différemment.
(22)    L'épidémie dont parle Joseph Smith a fait plus de trois mille cinq cents morts dans la seule ville de New-York (sur une population de deux cent cinquante-mille habitants).
(23)    Almira Mack était la cousine germaine de Joseph Smith (fille du frère de sa mère Lucy), née la même année que lui ; elle avait été baptisée en 1830 et avait épousé William Scobey en 1831. Elle parcourra le grand chemin : Missouri, Illinois, Utah (où elle sera sans doute la seule proche parente de Joseph Smith, les autres étant morts ou restés à Nauvoo).
(24)    Lyman Eugene Johnson s'était converti l'année précédente, à vingt ans, et était (déjà) grand prêtre. Avec Orson Pratt, il avait entrepris  en février une mission dans les États de l'est (qui durera jusqu'à l'année suivante).
(25)    Orson Pratt, qui était du même âge que L. Johnson, avait changé une dizaine de fois de ville au cours des années antérieures. Après avoir participé à la mission de l'été 1831 dans le Missouri, il s'établit à Hiram (voir la note (34)). Il accompagne ensuite L. Johnson dans l'est du pays, avant de devenir l'un des Douze  dès 1835 ; il ira plus tard en mission au Canada puis en Grande-Bretagne (dont il présidera l'Église locale pendant quelques années). Excommunié puis réintégré, il finira Historien de l'Église  à Salt Lake City.
(26)    Oliver Cowdery était instituteur quand il rencontre Joseph Smith en 1828 ; c'est lui qui a écrit sous la dictée la plus grande partie du Livre de Mormon  (dont il est l'un des Trois Témoins), et qui en supervisera l'édition. Il ira ensuite à Independence pour travailler avec W. Phelps à la publication des ouvrages de l'Église, tout en dirigeant un journal. Excommunié en 1838, il se tournera vers l'Église méthodiste.
(27)    Petite ville située au nord de l'Ohio, près du lac Erie, c'est là qu'une grande partie des Mormons s'installe quand, fin 1830, une révélation  ordonne aux Mormons de s'établir dans l'Ohio (ils résidaient alors à Fayette, dans l'État de New-York). Après la révélation sur Sion, comme on peut en voir l'effet ici, plusieurs iront dans le Missouri, mais la majorité restera à Kirtland jusqu'à ce que, dans les années 1837-1838, la détérioration de leurs relations avec les Gentils  de l'Ohio les conduise à quitter Kirtland pour le Missouri.
(28)    Peut-être s'agit-il de l'épouse de David Elliott, Mary Cahoon.
(29)    Il s'agit de Nancy Rigdon, qui avait alors onze ans. Une dizaine d'années plus tard, Nancy et son père accuseront Joseph Smith d'avoir demandé à la jeune femme de devenir l'une de ses épouses spirituelles.
(30)    Épouse de l'Aîné Henry S. Jackson depuis 1820. Ils habitaient alors l'Indiana. Voir le NB- de la note (32).
(31)    Lapsus calami ? le pronom nous (us ) a remplacé moi (me ).
(32)    John Whitmer est l'un des Huit Témoins du Livre de Mormon  (à quelques pages de son frère David, l'un des Trois Témoins) ; il remplacera d'ailleurs parfois Oliver Cowdery comme scribe, et jouera ce même rôle pour diverses révélations. Premier Historien de l'Église  à partir de 1831, on lui doit donc les débuts de History of the Church, dont il est question ici. En 1838, il sera excommunié en même temps que son frère et Oliver Cowdery. Les frères Whitmer et William Mc Lellin essaieront de recréer une Église dissidente à Far West, mais sans succès.
NB– simple homonymie ? en 1833, à Kaw Township, W. Phelps mariera John Whitmer à une femme nommée Sarah Maria Jackson ; or c'est dans cette ville que Henry S. Jackson (qui avait épousé une Sarah ; voir la note (30)) avait participé à une assemblée mormone.
(33)    C'est une caractéristique particulièrement forte de la doctrine mormone du XIXème siècle : ce rassemblement (gathering ) dans un lieu unique est un élément important de la restauration de l'Évangile.
(34)  (34)    Hiram est située à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Kirtland ; Joseph Smith y a séjourné (et travaillé) à plusieurs reprises dans les années 1830-1832. En mars de cette dernière année, avec Sidney Rigdon, il avait été enduit de goudron et de plumes lors d'une émeute.
NB– Le nom de la ville est l'homonyme du prénom. D'où la variation commune aux deux mots, entre Hiram  et Hyrum.
(35)    La signature est de la main de Joseph Smith.

Plan du site & Mentions légales_._Site éclos sur Skyrock, développé avec Axiatel et mûri sur Strato.com_._© 2015-2024 - XylonAkau